Début d'un journal ~ Préface
13 mars 2027Depuis combien de temps marchons-nous ? Des semaines ? Des mois ? Dans nos esprits cela paraît être des années… Pourtant, il ne s’est écoulé qu’un mois depuis notre départ. Et en si peu de temps, de nombreuses choses se sont chamboulées dans mon esprit. Je n’ai plus l’impression d’être moi-même, mais dans un sens… Cela semble être le cas pour chacun de nous. Un nouveau départ à prendre, le début d’un renouveau… Parfois j’en rigole… Un départ ? Nous ne sommes même pas sûrs d’en voir l’arrivée. Surtout pour les personnes telles que moi, simple « moldus », c’est ainsi que l’on nous appelle. Alors à ce jour, je me demande… Qui suis-je réellement ? Ai-je ma place parmi tous ces battants ? Parmi toutes ces personnes prêtes à se battre pour qu’un destin paisible se créé ?
Bien avant cela... ~ citation ou autre.
Je ne suis que Sarah, Sarah. Connord. Jeune fille née, il y a de cela 20 ans à ce jour, dans une famille qui ne demande qu’à être des plus effacée pour vivre tranquillement. Ma mère, Nathanaëlle, et mon père, Jasper, ont beaucoup donné pour leur famille. Ils ont eu une autre fille, Audrey, qui sera donc ma petite sœur. Bien que nous n’ayons que très peu d’écart, je dois avouer être assez fière d’être la cadette. Cela me donnait une certaine importance, j’étais son modèle, même si parfois je lui apprenais les pires manières de faire tourner nos parents en bourrique. Nous étions quasi identiques, malgré qu’une énorme différence règne entre nous. Ma mère n’était pas humaine, c’était ce que l'on appelle une créature de l’autre monde, un loup garous. Et cela ma sœur en a hérité. Mon père et moi-même, nous sommes… Classiques… Ordinaires. J’avoue jalouser ma sœur quelque fois.
Mon enfance était quelque peu banale et insipide, j’étais le genre de petite fille attentive en cours, ramenant de bonnes notes, aidant ses parents aux tâches ménagères… Bref, le genre de gamine-modèle qui faisait la fierté de ses parents. Mais que se cachait-il derrière mon petit sourire angélique ? Je semblais si parfaite… De nombreuses personnes venaient féliciter mes parents d’avoir une enfant si adorable, et si sage. Si seulement ils savaient… C’était trop amusant de les voir me regarder comme une princesse. Pourtant dans leur dos, je faisais les pires bêtises possibles. Je mettais des vers de terres dans le sac des invités, je collais des chewing-gums dans les casques de motos, je mettais de la colle et des punaises sur les chaises de mes professeurs…. Qui pouvait m’accuser ? Jamais je ne me fis prendre la main dans le sac. En grandissant, j’avais laissé de côté mes pitreries, pour me consacrer à autres choses. Mon plus grand rêve était de partir à l’aventure, découvrir de nouveaux horizons, rencontrer de nombreuses personnes de races différentes. Mais avant de partir à l’aventure, je devais m’entraîner ! Pour cela, j’étais un véritable casse-cou ! Je m’entraînais à grimper aux arbres au cas où je me ferais poursuivre, j’ai gagné en 1 jambe cassée, un bras cassé 4 fois, des chevilles foulées… J’ai appris à survivre de nuit dans les forêts… Une petite fugue pendant que mes parents dormaient, là je ne me suis rien cassé, en revanche je me souviendrai toujours de cette gifle monumentale lorsqu’ils m’ont retrouvé. Bon… je l’avais mérité, je l’avoue… Pourtant, ce qui m’avait le plus choqué dans l’histoire, c’est quand j’ai surpris une conversation entre mes parents. Mon père avait tenu des propos assez choquants…
« Parfois je me demande qui est le monstre entre Audrey et Sarah. »Le visage de ma mère s'était décomposé à ce moment. Jamais il n’avait encore traité de monstre ma sœur du fait qu’elle soit un loup garous comme ma mère. Mais cela n’était que le début d’un enchaînement, mon père tenait beaucoup de paroles blessantes envers ma mère et ma sœur, mais pas seulement. Il voyait d’un mauvais œil toutes personnes non moldus, ceux qu’il juge être de trop en ce monde. Il n’arrêter pas de dire que s’il n’existe pas tous ces monstres, le monde serait bien plus paisible. Ma mère fermée les yeux sur cela, préférant faire celle qui n’entendait rien. Je pense que c’est par amour pour ma sœur et moi… La vie était déjà assez compliquée avec toutes ces histoires, elle ne voulait pas quitter le foyer avec ses deux enfants sans savoir où aller. Je n’étais pas en accord avec ce que pensait mon père, néanmoins je n’avais pas intérêt de me lier d’amitié avec une personne non humaine. Il surveillait mes fréquentations, mais malgré cela, il m’arrivait d’échapper à sa vigilance.
Nom du Chapitre. ~ citation ou autre.
Les choses se bouleversèrent un matin, j’étais dans ma chambre et j’entendis mon père hurler de colère en lisant son journal. Il le chiffonna violemment et l’envoya brûler dans la cheminée, j’attendis qu’il sorte de la pièce pour enlever ce qui reste du bout de papier des flammes. Des titres inquiétants, des histoires effroyables… Il se passait tellement de choses horribles dans le monde… L’école de sorcellerie ravagée, la ville de Tokyo en sang… Combien de temps encore pour que cela vienne jusqu’à chez nous ? Nous étions loin certes, mais ces attentats se rapprochaient. L’Asie, L’Europe… La prochaine, ce sera l’Amérique. Chez nous… À ce moment, je ne pensais pas être aussi près de la vérité. Les murs de la maison se mirent à trembler, le ciel s’assombrit, une odeur de soufre arriva à mes narines. Je courus vers la fenêtre, et aperçus des silhouettes dans les rues. Des « personnes », à vrai dire je ne sais pas trop ce que c’était… Mais ils détruisaient tout sur leur passage. Un bruit assourdissant en dehors, entre les cris, le bruit de destruction, des alarmes… Ma mère arriva à mes côtés, folle d’inquiétude, regardant dehors à son tour.
« Il faut partir d’ici ! Va chercher ta sœur ! »Sans discuter, je montai l'escalier quatre à quatre pour retrouver Audrey, elle aussi était à sa fenêtre. Je l’attrapai par le poignet pour la faire venir avec moi, nous commencions à descendre pour rejoindre notre mère lorsque des personnes nous firent face. De grandes capuches cachées leurs visages, et à leur vue, je ne pus retenir un cri d’effroi. Audrey avait quant à elle gardé son sang-froid, elle se posta devant moi et prit son apparence de loup-garou. Je ne l’avais encore jamais vu sous cette forme, mais je dois vous avouer que sur le moment, je n’y prêtai pas vraiment attention. Elle se jeta sur eux, et se battit comme une lionne. Une deuxième louve se joignait à elle, je reconnus le regard de ma mère. Que pouvais-je faire dans mon coin ? Je n’avais pas du tout les capacités à faire face à ces créatures. Mon regard chercha désespérément une échappatoire, quand je vis Fidji, notre chienne chopper l’un d’eux à la cheville. La pauvre bête se trouva propulser contre le mur, et « l’homme » était prêt à l’achever. Ne pouvant rester sans rien faire, j’attrapais une chaise et frappai l’homme de toutes mes forces.
Sur le coup, j’étais moi-même étonnée de mon acte. Je devais paraître idiote… Regardant l’homme à terre et cette chaise dans mes mains… Le plus comique dans l’histoire ? Je me mis à sauter de joie, heureuse de mon exploit. Il n’y a que moi pour réagir ainsi d’une si petite chose, surtout lorsque les personnes de votre entourage se font attaquer à côté de vous. Ma chienne se releva, boitant légèrement, et vint me lécher la main. Je l’attrapai par le collier, et l’entraîna avec moi pour quitter la maison. J’étais suivi de ma sœur, elle nous escorta jusqu’à la sortie, toujours sous sa forme imposante, ce qui me rassura un peu. En dehors, nous retrouvons mon père, maintenant que j’y repense, c’était le premier à avoir fui… Laissant sa femme et ses filles se débrouiller… Quel courage ! Néanmoins ce n’était pas le moment de lui faire des reproches, je voulus attendre notre mère, mais. Audrey ne nous laissa pas le choix à continuer de fuir. Nous courrions aussi vite que nous le pouvions, suivis d’autres habitants de la ville, une foule déchaînée, apeurée, certains tombèrent dans leur course pour ne plus jamais se relever. Je n'osai regarder derrière nous, je savais qu’ils nous suivaient.
Début d'un journal ~ Préface
24 juillet 2027C’est ainsi que nous avons pu rejoindre, après une longue marche, d’autres personnes telles que nous. Humains, sorciers, quelques créatures… Tous unis pour retrouver un endroit à vivre… Mon père, ma sœur, ma chienne et moi-même restions solidaires. Audrey ne voulait pas m’en parler, mais je savais bien que je ne reverrai plus jamais ma mère. À vrai dire, je n’eus pas le temps de m’apitoyer sur ce sort. Chaque jour était un combat, de nombreuses fois nous nous firent attaquer lors de notre périple. Heureusement, nous étions un groupe où chacun défendait les autres. De nombreux sorciers amenèrent leurs aides aux moldus, je pense que sans eux, je serais déjà six pieds sous terre.